Mardi soir, au centre culturel de Mundolsheim, s’est déroulée une conférence-débat sur le thème des violences conjugales devant environ 30 personnes.

En intervenants, Anaïs Fuchs, avocate à Strasbourg à l’origine de cette initiative, Laura Facy,juriste et membre de l’association strasbourgeoise SOS Aide aux habitants ainsi que l’adjudant-chef Christophe Claude et la gendarme Julia Sedeno de la brigade de gendarmerie de Mundolsheim.

131 interventions dans le secteur en 2017

Sur les neuf communes du secteur, l’adjudant-chef parle pour 2017 de 131 interventions à domicile pour de telles violences. La brigade est sollicitée par les voisins, les victimes ou leurs enfants et 27 plaintes pour violences conjugales ont abouti. 

Les chiffres font froid dans le dos : chaque année, en France, des centaines de femmes meurent sous les coups de leur conjoint ou compagnon. Le cercle vicieux orchestré par l’agresseur est toujours le même : un climat de tension suivi d’une agression, de justifications et d’une phase de rémission. 

Pour engager une procédure judiciaire à son encontre, la victime doit déposer plainte à la gendarmerie et fournir un certificat médical.

La gendarme Julia Sedeno souligne qu’« on a besoin d’être dans les détails » au moment du dépôt de plainte, même si c’est douloureux, car « c’est toujours la parole de l’un contre celle de l’autre ».
Il reste que le sujet est très compliqué à gérer en fonction des différents facteurs entrant en ligne de compte (dépendance économique, logement, présence d’enfants). L’avocate Anaïs Fuchs fait savoir que c’est à la victime de demander, avec le soutien fortement conseillé d’un avocat, une ordonnance de protection mise en place dans les quinze jours qui suivent les faits.

L’association SOS Aide aux habitants oriente la personne vers un avocat.

Si la situation devient trop dangereuse pour la victime, celle-ci est placée sous assistance téléphonique. Un portable spécifique lui est remis pour six mois dans un délai de 24 heures. L’avantage : « On connaît tout de suite la situation » et le délai d’intervention de la gendarmerie ou police nationale se réduit à 10 ou 20 minutes.

Le tribunal de grande instance de Strasbourg en dispose de 20 (72 sur le Grand Est) dont un attribué actuellement à Mundolsheim. Ce protocole peut paraître « violent par rapport à la présomption d’innocence », car l’auteur n’a pas le temps de présenter sa défense. Dans certains cas, les accusations ont pu se révéler fallacieuses.

Après une heure trente d’échanges, les intervenants ont été très applaudis. Chacun des participants est reparti avec des informations utiles sur les moyens d’action.

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